Aide-mémoire :
n exercices taoïstes (‘gym
Tai chi’),
n quatre postures statiques
de Qi Gong (postures de l’arbre)
n première partie de la forme
‘Yang traditionnelle’.
Réalisé pour favoriser
la pratique régulière et autonome, cet aide mémoire ne peut en aucun
cas remplacer le cours, qui, seul, permet d’acquérir progressivement les
postures et mouvements justes ! La pratique régulière et
autonome autorise des acquisitions complémentaires de celles qui ont lieu
en cours.
Figures exécutées
par Patrick Chassagne pour les exercices 1 à 5 ; dessins et commentaires
réalisés par Denis Guerton – màj II-2010.
Respiration : principe général : expirer dans le
mouvement d’expansion (yang) ; inspirer dans le mouvement de condensation
(yin). Et, mieux, l’expir commence une demi-seconde avant le mouvement
d’expansion, et l’inspir commence une demi-seconde avant le mouvement de
condensation, de cette manière on perçoit bien mieux que c’est le souffle
intérieur qui commande le mouvement.
Dans les
exercices en groupe on adopte généralement un rythme commun, de ce fait la
respiration se trouve imposée par le rythme du groupe. En pratique individuelle c’est la respiration qui commande, et non le mouvement : le mouvement suit la respiration, et non
l’inverse.
1 |
‘Le yin-yang du Taî Chi’ |
1 : position de départ |
2 : expir |
3 : arrivée en haut |
|||
|
|
||||
4 : début de l’inspir |
5 : fin de l’inspir |
Fin des mouvements |
|
||
Note :
les mains en position basse restent devant, comme le montre la
figure 5, dont il faut retirer les flèches vers le bas. Le retour aux
hanches ne s’effectue qu’à la fin de la série de mouvements. Remarquer
la position de mains et des poignets. Dans ce mouvement on recherche une grande
continuité et progressivité, lorsque les mains s’inversent, elles le font
simultanément (l’une en haut et l’autre en bas) et avec une certaine
progressivité.
2 |
‘Les bras s’ouvrent et se croisent’‘Les mains s’ouvrent et se croisent’‘le phénix déploie ses ailes’ |
1 |
2 |
3 expir |
4 |
5 inspir |
6 |
7 |
NB :
Le mouvement n’est pas symétrique : l’appui lorsque les bras s’écartent
passe sur la jambe placée du côté de la main extérieure (celle qui est placée
devant en figures 1 et 2) , la figure 3, montre cet appui, ici sur la jambe
droite.
L’inspir
s’effectue lorsque les bras reviennent devant, pour cela il faut que les
bras restent ronds, et donc pas tendus, et que les coudes ne
viennent pas s’appliquer sur la poitrine, pour la laisser libre.
Réaliser par exemple 8x d’un côté puis 8x de l’autre.
3 |
‘Les vagues de la mer qui ondulent’‘Les vagues montent et descendent’ |
1 : position de départ |
2 : ici appuis
principal sur la jambe gauche, correspondant au bras gauche qui s’élève. |
3 |
4 NB : évolution
2007 : les mains ne
reviennent pas aux hanches mais redescendent a peu près verticalement |
5 L’inspir
s’effectue d’un côté et l’expir de l’autre, puis changer de côté |
Note : Dans ce mouvement
on recherche une grande
continuité et progressivité, lorsque les mains s’inversent, elles le font
simultanément et avec une certaine progressivité.
4 |
‘Les ailes tournent à gauche et à droite’ |
|
|
|
|
1 : position centrale |
2 : Vers la gauche,
appui sur pied gauche, vue de devant |
3 : Idem croquis 2,
vue de derrière |
4 : retour à la
position centrale |
5 : Vers la
droite : appui sur pied droit, vue de devant |
6 : idem croquis 4,
vue de derrière |
7 : retour à la
position centrale |
NB : C’est le centre qui tourne, emmenant secondairement les bras
et non les bras qui tirent le buste. Réaliser par exemple 8x d’un
côté puis 8x de l’autre.
5 |
‘La roue à eau tourne’‘Le moulin à eau tourne’ |
1 |
2 |
3 inspir |
4 a |
|
||
4 b Descente effectuée jambes
tendues |
5 a, b, c :
Descente
effectuée jambes tendues, puis fléchissement des genoux au moment où les
mains partent vers le haut |
6 a, b expir |
Dans cet exercice les mains
parcourent une ellipse sur un plan vertical, ceci de manière très fluide et
continue. C’est une roue qui tourne. Le passage de la fin de la descente au
début de la remontée s’effectue sans brusquerie, en continuité.
6 |
‘Le rhinocéros regarde la lune’ |
1 mains
entrelacées, paumes vers le bas |
2 descendre
en inspirant |
3 tourner
vers la gauche |
4 Remonter,
en expirant, jusque légèrement penché en arrière. |
5 redescendre
en inspirant |
6 Tourner
vers la droite en restant en bas |
7 remonter
en expirant (comme en 4 mais de l’autre côté) |
8 redescendre
etc… |
Dans
cet exercice on inspire en descendant et les coudes sont très ouverts, les
paumes ‘compressant’ vers le sol. L’expiration commande la remontée. L’expir
commence une demi-seconde avant le mouvement de remontée, et l’inspir commence
une demi-seconde avant le mouvement de desntec, de cette manière on perçoit
bien mieux que c’est le souffle intérieur qui commande le mouvement. Réaliser
par exemple 8x d’un côté puis 8x de l’autre.
7 |
‘Le singe offre des fruits’Dans cet exercice le dos ne se courbe que peu, c’est la rotation qui s’effectue aux hanches qui permet d’aller vers le bas. |
1 Jambes écartées, pieds à 45 ° |
2 Les mains descendant et les
genoux plient en direction des pieds (45°) Inspir |
3 Les
bras remontent |
4 Et
les bras s’ouvrent. Expir |
Dans
cet exercice c’est l’expir qui commande la remontée. Il commence une
demi-seconde avant le mouvement de remontée, et l’inspir commence une demi-seconde
avant le mouvement de descente, de cette manière on perçoit bien mieux que
c’est le souffle intérieur qui commande le mouvement.
Exercice
8 |
‘La tortue nage’’ |
|
|
||
1 :
Départ mains à
l’horizontale paumes aux hanches, vers le bas |
2 :
les bras
partent vers l’avant, les mains décrivent une trajectoire en arc de cercle. |
3 a :
bras en avant |
3 b :
bras en avant,
puis retour aux hanches, en évoluant sur un plan horizontal. Inspir. Les
mains ont circulé sur un plan horizontal. |
9 |
‘Les mains dessinent des Pakua’ |
·
Paumes
toujours tournées vers le haut. ·
La
main gauche part vers l’arrière : la main droite reste immobile devant,
la main gauche passe derrière, dans le dos ·
Le
bras gauche Revient vers l’avant dans un mouvement de balayage de
l’avant-bras, d’arrière en avant. ·
Le
bras poursuit sa course devant en montant, arrivant au-dessus de la tête,
paume restant toujours vers le haut. ·
Parcours
une couronne au-dessus de la tête, les doigts sont donc un instant tournés
vers l’arrière avec de revenir dirigés vers l’avant ·
Et
revient en position de départ · Trajet de la main droite vue de devant : |
Recherchant de la décontraction et la fluidité
dans le geste (avec une préférence manifeste pour l'utilisation de l'énergie et
un refus de la force physique) comme beaucoup d'autres styles chinois, le Bagua
zhang (ou Pakua chang) se distingue par l'utilisation
marquée de la paume de main (c'est-à-dire de la main ouverte, de préférence au
poing) et par des déplacement circulaires, des rotations. « Se déplacer comme
un dragon, tourner comme un singe,
changer de posture comme un aigle. »
Dans
le même esprit que a forme ci-dessus, le dessin des Pakua peut aussi être effectué de différentes
façons :
1/ « à deux mains »,
symétriquement les deux mains réalisent le même trajet simultanément.
2/ « en petit », se
limitant à la rotation des poignets, sur les côtés et sur le devant, ou un peu
plus grand avec les bras qui avancent un peu plus.
3/ « inversé », en
adoptant le trajet inverse : le trajet est identique mais le sens de
parcours est inversé
4/ « à deux mains,
symétriquement » : comme en 1/ les mains effectuent le même trajet
mais ici une main se trouve en haut tandis que l’autre se trouve en bas, une
main monte tandis que l’autre descend. Peut s’effectuer dans le sens normal ou
dans le sens inversé. Il est possible de passer du sens normal au sens inversé
sans interruption.
10 |
‘Dragon volant, phénix dansant |
|
|
Les
deux mains prennent le fouet, Les deux bras s’élèvent simultanément tandis
qu’une jambe part vers l’arrière, dans le prolongement du dos plat,
retour et même chose avec l’autre jambe. |
|
11 |
‘L’empereur s’appuie sur sa hanche’Bien étirer le côté tendu. NB : La figure ci-dessous est un peu trop penchée. |
En s’élevant et s’abaissant, le mouvement des bras décrit un cercle. L’inspir s’effectue durant toute la montée du bras et se poursuit en haut lors de l’étirement. L’expir s’effectue tout au long de la redescente du bras jusqu’à son arrivée à la taille.
12 |
‘Le roi céleste soulève la montagne’ |
Ecartement : pas large, pieds à 45°. Bras étendus de part et d’autre :
1) paumes vers le bas genoux fléchissent dans l’axe des pieds, dos plat : s’arrêter dès que le dos se cambre.
2) paumes vers le haut : remonter.
13 |
‘ L’aigle, roi du ciel, se retourne en vol’ |
14 |
‘Sauter pour former des
grandes et des petites étoiles’ |
15 |
‘Les cinq branches de l’étoile’Mains étendues devant, puis de côté, les pieds s’élèvent tour à tour vers elles. |
16 |
‘Régénérer l’énergie’Dans cet exercice on
recherche la coordination et la synchronisation de trois
éléments : 1/ la respiration, 2/ l’élévation et
l’abaissement des talons, 3/ l’élévation et l’abaissement des mains
(selon trois modes différents). |
|||||||
1 :
Position de
départ : inspir, paumes vers le haut |
2 :
Durant
l’inspir les talons se soulèvent progressivement durant toute la durée de cet
inspir |
3 :
idem :
les talons ses sont soulevés progressivement jusqu’à la fin de l’inspir,
lui-même progressif |
4 :
premier mode
d’expir : paumes vers le bas, les bras redescendent tandis que les
talons redescendent progressivement |
|||||
5 :
inspir comme
en 2 et 3 |
6 :
second mode
d’expir : les bras s’écartent à l’horizontale, paumes tournées vers le
bas. |
7 :
retour à la
position de départ, puis inspir comme en 1 et 2 |
8 : inspir jusqu’aux bras à
hauteur de la tête, expir bras en haut et en redescendant les bras paumes
tournées vers le bas. |
|||||
16 |
‘Régénérer l’énergie’Réalisation progressive. Dans ce mode de réalisation
progressive on travaille en trois temps : 1/ élever les talons et les rabaisser, sans tenir
compte de la respiration. L’élévation des talons et leur abaissement sont
très progressifs et réguliers. L’appui au sol, au retour, s’effectue sur la
totalité du pied, talon compris. On sent clairement l’appui complet sur le
sol. Cet exercice peut être effectué en tant qu’exercice de qigong,
avec les mains sur les lombaires. 2/ dans cette seconde étape la respiration commande,
l’élévation et l’abaissement des pieds suivent la respiration. La durée
d’élévation des talons correspond exactement à la durée d’inspiration, la
durée d’abaissement des talons correspond exactement à la durée d’expiration. 3/ exercice complet avec les
mains, soit seulement de face, soit selon les trois modes précédemment
décrits. Noter que l’abaissement des mains n’est pas provoqué par un
relâchement, mais par une action consciente volontaire et progressive, avec
une perception aiguë des mains. |
|||||||
17 |
‘La grue dorée sort ses griffes et secoue ses ailes’ |
18 |
‘Deux papillons volent côte à côte’ |
||||||
1 : Main gauche tournée vers
l’avant et main droite tournée vers l’arrière. 2 : La main gauche s’élève
tandis que la main droite descend à hauteur de la taille |
|
3 : Effectuer une rotation
simultanée des deux mains pour inverser les directions des paumes. 4 : Elever la main droite et
abaisser la main gauche, 5 : inverser la direction des paumes |
|
||||
C’est la main tournée vers l’avant qui s’élève
et celle tournée vers l’arrière qui descend. |
|
|
|||||
19 |
‘Le rhinocéros boit de l’eauet contemple la lune’ |
1 :
Pied gauche à
45°, pied droit avec talon reposant dans l’axe du talon gauche, pointe levée.
Les mains sont jointes dos à dos dans le dos. |
2 : se
pencher en avant, dos plat, jambe gauche très légèrement fléchie. |
3 :
se redresser,
élever le regard vers le ciel. Répéter
huit fois puis inverser les jambes. |
·
Dans
cet exercice, les épaules, détendues, tombent légèrement vers le bas lorsqu’on
se penche en avant, et tombent légèrement vers l’arrière lorsqu’on se penche
vers l’arrière.
·
L’inspiration
s’effectue en descendant, l’expiration en remontant. C’est la respiration qui
commande.
·
L’expir
commence une demi-seconde avant le mouvement de remontée, et l’inspir commence
une demi-seconde avant le mouvement de descente, de cette manière on perçoit
bien mieux que c’est le souffle intérieur qui commande le mouvement.
20 |
‘Séparer à égalité’ |
|
|||
1 :genoux
fléchis, deux mains devant la poitrine, paumes vers le bas, épaules
détendues. |
2 :
le centre pivote vers la gauche, entraînant le buste, tandis que le bras
droit s’étend vers l’avant et le bras gauche vers l’arrière. Expir. La tête
suit le buste et ne tourne donc pas plus que le buste. |
3 :
retour à la position initiale avec inspir dans le mouvement. Les bras
doivent rester assez ronds pour ‘capter l’air’. |
4 :
réciproque de 2 : le centre pivote vers la droite, entraînant le buste,
tandis que le bras gauche s’étend vers l’avant et le bras droit vers
l’arrière |
21 |
‘Le petit bonze prie Kwan Yin’ |
|
|
1 :
mains jointes en lotus devant la poitrine, plier la jambe droite de manière à
placer le pied en appui au-dessus du genou gauche. La jambe gauche est alors
fléchie. |
2 :
étirer les bras vers le ciel tandis que la jambe gauche de redresse. Répéter
huit fois puis changer de jambe. |
22 |
‘Sauter en alternance en simple fouet’ |
23 |
‘Semer des fleurs d’or’(Deux versions) |
24 |
‘Fermer les yeux pour rajeunir l’esprit’‘Calmer l’esprit et retourner à l’origine’(posture de méditation) |
Les
yeux sont fermés, les mains situées trois doigts en dessous du nombril. Genoux
déverrouillés, donc très légèrement fléchis. Bonne verticale notamment de la
tête. Contrairement
à la position donnée par la figure, les talons sont rapprochés (pieds ± à 45°). Les
bras sont ronds, coudes donc ouverts. Dans certains cas, il est possible que cette posture ne se montre pas suffisamment calmante et rassérénante, dans ce cas la pratiquer mains l’une sur l’autre, appliquées contre le nombril. |
Quelques notes sur la
pratique des exercices taoïstes :
·
Savoir
terminer un exercice : à la fin d’un exercice on ne
laisse surtout pas « tout tomber », au contraire on termine
l’exercice en ramenant progressivement les mains aux hanches. Si on laisse
« tout tomber » dans un relâchement, alors on disloque l’énergie.
Même chose si quelque chose tend à vous interrompre : finissez
impérativement votre mouvement et revenez aux hanches. C’est votre
énergie qui est en jeu dans ces exercices, vous ne pouvez permettre à personne
de vous en éloigner brutalement.
·
Laisser agir : après ces exercices ne parlez pas, n’entamez pas immédiatement
une activité intellectuelle. Laissez vous un moment pour permettre aux
exercices d’agir. Tout ne se passe pas seulement au moment de la pratique de
l’exercice, il continue de résonner après, si vous lui donnez un espace
pour cela.
·
En
pratique individuelle c’est la respiration qui commande le mouvement
et non le mouvement qui commande la
respiration. Les mouvements ne sont pas mécaniques mais sont la conséquence du souffle
intérieur. En cela, ces exercices se distinguent fondamentalement de la
gymnastique qui tend à des actions mécaniques, où le mouvement commande, où la
mécanique prend possession. Ici c’est le souffle intérieur qui commande. On réalise donc les exercices
avec une préférence manifeste pour l'utilisation de l'énergie et un
évitement de la force physique.
·
Les
exercices sont à réaliser avec présence, avec conscience.
« Avec
conscience » c’est à dire avec curiosité et bienveillance, sans
aucun jugement, ne veut donc pas dire ‘en se surveillant’. Si possible sans
paroles intérieures venant commenter ce dont on est conscient. Tout au plus
peut-on s’entraîner à ne verbaliser qu’une petite exclamation : « tiens ! ».
En effet il s’agit (en taiji quan) de cultiver une conscience corporelle,
non verbalisée.
·
« Faire
moins pour faire mieux » : Dans la pratique individuelle on peut
réaliser un enchaînement d’exercices ou réaliser la un seul ou deux exercices.
On peut ainsi ne répéter qu’un seul mouvement, entrer dedans et en acquérir une
connaissance intime. Il est souvent plus productif de ‘ne’ découvrir qu’un
petit nombre de mouvements, mais d’en acquérir une connaissance et une
perception très intime, et même différentes perceptions évoluant au fil du
temps et de l’humeur du temps.
·
On
peut aussi chercher à insérer, au sein de sa vie courante, le plus
naturellement possible, divers « petits travaux », d’apparence peu
ambitieux, mais qui, répétés, réservent bien d’heureuses surprises, très
encourageantes. Les grandes ambitions peuvent aussi activer la peur de ne pas y
arriver, et l’obligation de faire, là où il faudrait plutôt laisser la place à
l’ouverture. Quant au nombre de mouvements, il est largement préférable d’en
pratiquer très bien quelques-uns plutôt que d’en pratiquer un grand nombre sans
aisance. Et quand bien même : "je sais chaque jour que je ne suis pas à la hauteur de cet
idéal, mais, en même temps, cela montre que je le perçois, qu'il vit en moi"
[1]
c’est à dire que la pensée d’un mouvement ou d’une attitude du taiji
fait exister intérieurement le mouvement[2]. Par ailleurs « La poursuite
d’objectifs mineurs engendre des pertes mineures alors que la poursuite d’objectifs
majeurs engendre des pertes majeures »[3]
·
« Répéter, peut être peu, mais répéter ».
Sans en faire une contrainte, la répétition régulière est meilleure que
la pratique intensive.
·
« Protéger les petits trésors ». Au cours de la pratique, ou même dans la vie
courante, apparaissent quelques moments d’aisance, comme des révélations,
arrivant souvent par surprise. Ces moments peuvent être ensevelis sous la quotidienneté
et classés comme ‘sans intérêt’, notamment au nom du principe qu’ils sont pas
suffisamment importants ou ne correspondent pas à une durée de pratique
suffisante ou conforme à ce qui a été appris en cours. Ou encore qu’ils ne font
pas suite à un acte volontaire. Il est préférable de cultiver l’attitude de respecter
et protéger ces ‘petits trésors’ dont nous avons, au moins un instant, accepté
la survenue, en « cessant de vouloir pour laisser
advenir » : « Cessons d’empêcher en voulant, sachons laisser advenir et nous
accorder quelques petites minutes
pour ce faire ». (J.M.
Kespi in « Médecine traditionnelle chinoise », page 38,
(Marabout santé 2928)).
·
« La
tradition chinoise nous dit : arrêtez-vous un instant ; posez un
court moment vos désirs, vos ambitions, vos vouloirs, vos angoisses et
décisions ; essayez de percevoir ce qui, spontanément et naturellement, à
ce moment précis, dans ce lieu, demande à advenir et auquel vous n’avez
peut-être pas pensé ; et cessez d’empêcher que cela se fasse ; donnez
vous quelques petites minutes ; il n’est besoin que de lâcher prise et, pendant
un court instant, de ne plus rien vouloir sinon qu’advienne ce qui est
juste, ici et maintenant. » (J.M.
Kespi in « Médecine traditionnelle chinoise », page 38,
(Marabout santé 2928)).
·
« Pour
les taoïstes il n’y a ni objet ni sujet » (J.Gernet ‘Le monde Chinois’ Colin)
·
« n'imposez
pas votre volonté propre mais laissez émerger ce qui spontanément demande à
advenir à chaque instant » (RP Claude Larre, cofondateur de l'Ecole Européenne d'Acupuncture.).
·
« Des
preuves, ne donnent pas la vérité » (R
Steiner in « Das Geheimnis des
Todes »,)
·
« La
main dans le gant n’est pas le gant » : le corps ne se confond pas
avec l’esprit.
·
Qi gong : « postures statiques de l’école Yang »
(Taiji
zhuang gong = posture de l’arbre du Taiji)
Quatre premières postures :
Position des jambes pour les
quatre postures |
Les flèches indiquent la direction des « dilatations » vers lesquelles on tend. |
|
1 |
|
Paumes vers soi, au niveau du visage, pouces vers le
haut. Le dessin ci-contre n’est pas exact dans la mesure où les coudes sont placés plus haut. |
2 |
|
Tenir un tonneau imaginaire. Les flèches indiquent la direction des « dilatations » vers lesquelles on tend. |
3 |
|
Paumes vers l’extérieur |
4 |
|
Paumes tournées vers l’extérieur-bas – avant (c’est à dire plus tournées vers l’avant que la figure ne le montre) |
|
Yang
Lu-Chan, 1799-1872 |
Liste
des mouvements de la première partie (« la terre ») de l’enchaînement de 108
mouvements du style Yang traditionnel
Figure |
Orientation
au début de la figure* |
puis
à la fin de la figure |
1.
Préparation 2.
Commencement 3.
Parer
de la main gauche 4.
Saisir
la queue de l’oiseau (comporte simple manœuvre à gauche et simple manœuvre à
droite) 5.
Simple
fouet 6.
Elever
les mains 7.
Coup
de coude droit et parer de la main droite 8.
La
grue blanche déploie son aile droite 9.
Brosser
le genou gauche puis coup de pied droit 10.
Jouer
du pipa (**) 11.
Brosser
le genou gauche 12.
Brosser
le genou droit 13.
Brosser
le genou gauche puis coup de pied droit 14.
Jouer
du pipa 15.
Brosser
le genou gauche 16.
Déployer
le poing droit en revers 17.
Regrouper 18.
Donner
un coup de poing, tirer, pousser, fermeture apparente |
N N N N NE O N N O O O O O O O O O O |
N N N NE Ouest N N O O O O O O O O O O N |
* N=nord (pas nécessairement le nord
géographique, ce nord est uniquement destiné à décrire les orientations (et ne
pas ‘perdre le nord’)), O=ouest, E=est, S=sud.
**Le pípa est un instrument de musique à cordes pincées traditionnel chinois proche du luth occidental et du oud oriental. Cet
instrument apparaît pour la première fois dans des textes datant du 2e
siècle avant J-C.
Schémas
des positions et appuis des pieds
[1] Françoise Bihin in
« Biodynamis » HS 12, mars 2010.
[2] Il est possible, avec entraînement, de réaliser
intérieurement tout ou partie des mouvements du taiji quan, dans une
gamme allant du purement imaginatif au physiquement presque imperceptible. Même
dans le cas des réalisations purement imaginatives on peut clairement percevoir
l’activation corporelle. Ceci débouche
sur des ‘micro-pratiques’, intégrables dans la vie courante, à commencer
par des postures stimulant la verticalité.
[3] Cheng Man Ch’ing (Zheng Manqing)